Le dossier de la corruption où sont impliqués l’ex-président Ould Abdel Aziz, des Premiers ministres, des ministres et d’anciens hauts responsables fait de nouveau parler de lui.
Pas dans les dédales de la justice devant laquelle il devrait répondre depuis belle lurette mais sur les réseaux sociaux qu’il n’a d’ailleurs jamais quitté. Cette fois, c’est une information – distillée à dessein ? – qui fait état de pressions qu’aurait exercées la France sur la Mauritanie pour qu’Ould Abdel Aziz ne soit pas jugé.
Certains chefs d’État africains qui trouvent toujours une oreille attentive en l’ancienne métropole – il faut bien des corrupteurs pour qu’il y ait des corrompus et ceux-là ont, eux, souvent plus que des oreilles auprès des États riches… – craignent que cette affaire ne fasse tâche d’huile. Il n’en faut pas plus pour que la toile s’enflamme.
Certes l’information apporte de l’eau au moulin de ceux qui ont toujours pensé que le dossier finirait en queue de poisson mais les anti-Aziz n’en démordent pas pour autant. Une année de labeur : commission d’enquête parlementaire, experts désignés à cet effet, police chargée des crimes économiques et financiers… ; ne peut pas passer, sans coup férir, par pertes et profits.
Ce serait la confirmation de facto que rien n’a changé sous nos cieux, que la France a toujours son mot à dire et qu’on n’est pas sortis de l’auberge. Pire : que le loup est toujours dans la bergerie.
Qu’on nous prouve le contraire ! Une tâche ardue – impossible ? Une éventualité alors doublement probante, donc, de l’iniquité incrustée au plus haut–avec le recyclage tous azimuts d’hommes ayant fait leurs (mauvaises) preuves au cours de la décennie tant décriée. Une métastase dont on n’aurait plus qu’à attendre le funeste dénouement ?
Ahmed Ould Cheikh