Covid-19: réaction énergique et ciblée de l'UE contre la pandémie

jeu, 09/04/2020 - 11:39

La Commission européenne et le haut représentant ont présenté aujourd'hui les plans d'une réaction énergique et ciblée de l'UE destinée à soutenir les efforts déployés par les pays partenaires pour faire face à la pandémie de COVID-19. L'action collective de l'UE visera principalement à répondre à la crise sanitaire actuelle et aux besoins humanitaires qui en découlent, à renforcer les systèmes de santé, d'approvisionnement en eau et d'assainissement des pays partenaires, ainsi que les capacités de recherche et de préparation de ces pays face à la pandémie, et à atténuer les conséquences socio-économiques de la crise. Pour soutenir ces actions, l'UE apportera aux pays partenaires un appui financier de plus de 15,6 milliards d'euros provenant de ressources existantes de l'action extérieure. Avec nos partenaires, nous veillons à ce que le financement substantiel de l'UE qui leur est déjà alloué serve à les aider à faire face à l'impact du coronavirus.

La présidente de la Commission européenne, Mme Ursula von der Leyen, a fait la déclaration suivante: «Le virus ne connaît pas de frontières. Ce défi planétaire rend nécessaire une coopération internationale forte. L'Union européenne œuvre sans relâche pour lutter contre la pandémie. Nous savons tous que ce n'est qu'ensemble que nous pouvons enrayer la propagation du coronavirus dans le monde. À cette fin, l'UE convoquera prochainement une conférence des donateurs virtuelle pour aider à lever les fonds nécessaires et soutenir l'action de l'Organisation mondiale de la santé en faveur des pays les plus vulnérables.»

Le haut représentant et vice-président, M. Josep Borrell, a ajouté: «La pandémie de COVID-19 requiert une réaction unie, mondiale et coordonnée. L'Union européenne et ses États membres participent à la lutte contre cette crise sanitaire et ses graves conséquences, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de leurs frontières. Nous mettons tout en œuvre pour apporter un soutien à nos citoyens, mais nous devons également aider nos partenaires qui se trouvent dans notre voisinage direct et au-delà à faire face à l'impact que cette crise aura sur leurs moyens de subsistance, leur stabilité et leur sécurité, car leurs difficultés sont aussi les nôtres. Il s'agit d'un combat mondial que nous gagnerons ou perdrons ensemble. La coopération et les efforts conjoints au niveau international ainsi que les solutions multilatérales sont la seule voie à suivre, en vue d'établir un véritable programme mondial pour l'avenir.»

La commissaire aux partenariats internationaux, Mme Jutta Urpilainen, a expliqué: «Aussi longtemps que le coronavirus menacera des vies quelque part, nous ne serons pas en sécurité. C'est tout l'enjeu de la coopération et des partenariats internationaux. Nous devons travailler ensemble pour relever nos défis communs. Aujourd'hui, en présentant la réaction mondiale de l'UE face à la pandémie, constituée d'un vaste ensemble de mesures d'un montant de plus de 15,6 milliards d'euros, la Commission européenne intensifie et conduit le travail conjoint que l'UE mène avec ses partenaires, notamment en Afrique, pour nous assurer à tous un avenir plus sûr.»

Le commissaire au voisinage et à l'élargissement, M. Olivér Várhelyi, a déclaré: «Dans le cadre de notre réaction mondiale face à la pandémie de COVID-19, nous réorientons plus de 3,8 milliards d'euros de fonds prévus pour les Balkans occidentaux et nos voisins immédiats de l'est et du sud afin de parer aujourd'hui au plus pressé: apporter une réaction rapide à la crise sanitaire, renforcer les systèmes de santé et atténuer les répercussions socio-économiques de la pandémie. Nous partageons le même continent et nous ne pouvons réussir qu'ensemble.»

M. Janez Lenarčič, commissaire à la gestion des crises, a lancé cet avertissement: «Nous sommes face à ce qui pourrait devenir la plus grave crise humanitaire depuis des décennies. L'impact de la flambée de COVID-19 sur les pays les plus fragiles, les migrants et les personnes les plus vulnérables risque d'être dramatique. C'est particulièrement le cas dans les camps où vivent les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, car il s'agit d'espaces confinés et souvent insalubres. C'est pourquoi il nous faut réagir vigoureusement face à cette urgence de santé publique, veiller à ce que les acteurs de l'aide humanitaire puissent continuer d'apporter leur aide vitale, et soutenir le transport et la logistique aux fins des opérations humanitaires essentielles.»

Train de mesures «Team Europe» («Équipe d'Europe»)

La réaction de l'UE suit une approche baptisée «Team Europe», qui vise à sauver des vies en apportant un soutien ciblé et rapide à nos partenaires pour leur permettre de faire face à cette pandémie. Elle combine des ressources de l'Union, de ses États membres et d'institutions financières, notamment la Banque européenne d'investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, afin de soutenir les pays partenaires et de répondre à leurs besoins à court terme, ainsi que de faire face aux répercussions structurelles à plus long terme sur les sociétés et l'économie. Les premiers ensembles de mesures «Team Europe» sont déjà en cours de mise en œuvre dans le voisinage immédiat: Balkans occidentaux, à l'Est et au Sud.

En tant qu'acteur mondial et important bailleur de fonds du système d'aide international, l'UE œuvrera pour une réaction multilatérale coordonnée, en partenariat avec les Nations unies, les institutions financières internationales, ainsi que le G7 et le G20.

Elle continuera d'adapter sa réaction à l'évolution de la situation et de centrer son action sur les pays les plus touchés qui ont besoin d'une assistance sanitaire, notamment en Afrique, dans les pays du voisinage, dans les Balkans occidentaux, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi que dans certaines parties de l'Asie et du Pacifique, de l'Amérique latine et des Caraïbes. La réaction de l'UE ciblera essentiellement les personnes les plus vulnérables, notamment les migrants, les réfugiés, les populations déplacées à l'intérieur de leur propre pays et leurs communautés d'accueil, et intégrera les objectifs stratégiques de l'Union énoncés dans le pacte vert et la stratégie numérique.

Sur l'enveloppe globale de 15,6 milliards euros, 3,25 milliards d'euros sont destinés à l'Afrique, dont 1,19 milliard d'euros pour les pays du voisinage d'Afrique du Nord.

L'UE garantit au total 3,07 milliards d'euros pour l'ensemble du voisinage – 2,1 milliards d'euros pour le voisinage méridional et 962 millions d'euros pour les pays du partenariat oriental – ainsi que 800 millions d'euros pour les Balkans occidentaux et la Turquie.

Le train de mesures comprend en outre un montant supplémentaire de 1,42 milliard d'euros de garanties en faveur de l'Afrique et des pays du voisinage provenant du Fonds européen pour le développement durable.

L'UE soutiendra l'Asie et le Pacifique à hauteur de 1,22 milliard d'euros, de 291 millions d'euros supplémentaires pour la région Afrique, Caraïbes et Pacifique, de 918 millions d'euros pour soutenir nos partenaires d'Amérique latine et des Caraïbes et de 111 millions d'euros en faveur des pays et territoires d'outre-mer.

Mise en œuvre concrète de l'ensemble de mesures constituant la réaction mondiale de l'UE

Les opérations de réaction d'urgence - qui bénéficieront d'une enveloppe de 502 millions d'euros - tendent principalement à:

apporter un appui immédiat aux plans d'intervention humanitaire de l'Organisation mondiale de la santé et des Nations unies, ainsi qu'à l'appel du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à renforcer la préparation et la riposte dans les pays dont les systèmes de santé sont plus fragiles et dans les pays confrontés à une crise humanitaire;

fournir une aide humanitaire immédiate aux pays touchés, en particulier dans les domaines de la santé, de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène (WASH) ainsi que de la logistique;

favoriser une augmentation de la production d'équipements de protection individuelle et de dispositifs médicaux en Europe afin de répondre aux besoins urgents en Europe et dans les pays partenaires;

organiser, par l'intermédiaire du mécanisme de protection civile de l'Union, la fourniture d'une aide en nature aux pays touchés;

fournir des garanties et des liquidités aux banques locales par l'intermédiaire des institutions financières internationales et des institutions européennes de financement du développement, avec l'appui du Fonds européen pour le développement durable;

soutenir les efforts déployés à l'échelle planétaire pour combattre les restrictions à l'exportation et préserver l'intégrité des chaînes d'approvisionnement, notamment celles des équipements médicaux et des produits pharmaceutiques essentiels;

associer les Balkans occidentaux aux initiatives de l'UE, telles que l'accord de passation conjointe de marché pour les équipements médicaux et le système européen d'alerte rapide pour les maladies transmissibles. Les pays dont l'adhésion à l'UE est en cours de négociation peuvent également présenter une demande d'aide auprès du Fonds de solidarité de l'UE.

Dotée d'un budget de 2,8 milliards d'euros pour soutenir les systèmes de recherche, de santé et de distribution d'eau, l'UE prend des mesures visant notamment à:

aider les pays partenaires à mettre en place des systèmes de santé et de protection sociale résilients et réactifs;

soutenir les efforts fournis en matière d'information et de sensibilisation concernant les mesures de protection de base et les conseils d'hygiène destinés à empêcher la propagation du coronavirus;

autoriser l'utilisation, aux fins de la lutte contre la pandémie de COVID-19, de certains des financements européens provenant d'initiatives mondiales dans le domaine de la santé, telles que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) et le mécanisme de financement mondial, tout en veillant à ce que les programmes de soutien aux services sanitaires vitaux se poursuivent;

continuer à soutenir la recherche sur les diagnostics, le traitement et la prévention et, dès qu'un vaccin sera disponible, accélérer son autorisation et accorder des subventions pour les vaccins et leur distribution dans les pays vulnérables;

soutenir la formation des experts, la surveillance épidémiologique et le renforcement des organisations régionales de santé en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, ainsi qu'en Asie et dans le Pacifique;

accueillir les pays candidats des Balkans occidentaux au sein du comité de sécurité sanitaire de l'UE et réfléchir à la meilleure façon d'associer les candidats potentiels;

favoriser l'égalité d'accès aux systèmes de santé pour les migrants, les réfugiés et les communautés d'accueil;

Grâce à une enveloppe de 12,28 milliards d'euros pour faire face aux conséquences économiques et sociales de la pandémie,l'UE prend des mesures visant notamment à:

fournir un appui budgétaire direct et des financements concessionnels aux pays partenaires pour leur permettre d'adopter des réformes favorisant le développement socio-économique et la réduction de la pauvreté, ainsi que des mesures de protection des travailleurs durant la crise;

mobiliser l'assistance macrofinancière pour les Balkans occidentaux et les pays du voisinage, en concertation avec le Fonds monétaire international (FMI);

soutenir le secteur privé, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME) et les travailleurs indépendants, au moyen de garanties, d'apports de liquidités et d'une assistance technique, et continuer à réorienter les garanties du Fonds européen pour le développement durable vers des mécanismes de partage des risques à court terme sur les prêts;

accorder au secteur public des prêts de la Banque européenne d'investissement, notamment pour l'achat de fournitures et de matériel de santé;

collaborer avec les organisations internationales et les entreprises européennes à la mise en place de chaînes de valeur solides et résilientes dans les secteurs stratégiques, et garantir le respect des droits des travailleurs et des critères de responsabilité sociale des entreprises;

promouvoir les mécanismes d'allégement de dette envisagés par le FMI dans les pays touchés.