La Commission consultative du projet Grand tortue ahmeyim (Gta), qui s’est réunie la semaine dernière à Nouakchott, a passé en revue 6 points majeurs que sont «le refinancement du Fpso, c’est-à-dire l’unité flottante de production, de stockage et de déchargement, face à la crise causée par le Covid-19, la fiscalité des sous-traitants, le protocole de sécurité du projet, le contenu local, le gaz domestique et le protocole d’accord qui doit régir ladite commission».
Parmi ces points soulevés, note un communiqué, «un accord sur la sécurité des installations de Gta a pu être trouvé entre les marines sénégalaise et mauritanienne et l’opérateur du projet Bp. Les deux marines vont assurer la sécurité du projet et l’opérateur va prendre les dispositions nécessaires pour la prise en charge de cette mission.
Par rapport au gaz domestique, souligne le document, la Mauritanie et le Sénégal ont une convergence de vues pour mettre en place des synergies nécessaires sur la base des besoins réels de leur marché domestique. Ils ont, à cet effet, listé un ensemble d’actions à mener pour faciliter cette coopération».
Mais pour ce qui concerne le contenu local, «les deux Etats ont demandé à l’opérateur Bp de revoir ses plans pour se conformer aux dispositions en vigueur et permettre ainsi aux privés nationaux et au personnel local de tirer le maximum des opérations. Les autres points ont fait l’objet de formulation de principes directeurs sur la base desquels les discussions vont se poursuivre, pour arriver à des accords qui n’impacteront pas les intérêts des deux pays».
Ce travail accompli par les experts sénégalais et mauritaniens a été salué par les ministres en charge du Pétrole du Sénégal et de la Mauritanie, Sophie Gladima et Abdessalem Ould Mohamed Saleh qui ont co-présidé la 2e session du Comité stratégique du projet, tenue vendredi 23 avril à Nouakchott.
«Je me félicite de la qualité de la coordination et de la grande symbiose qui existent entre nos deux pays, qui nous ont permis de défendre les intérêts face aux difficultés actuelles dans le secteur du pétrole et du gaz à travers le monde, avec les dimensions d’incertitudes qui existent dans ce marché», a déclaré le ministre mauritanien cité dans le communiqué.
Il a rappelé la nécessité pour les deux pays de voir la phase 1 du projet Gta «menée à bon port le plutôt possible», mais également «l’urgence de démarrer dès maintenant les discussions sur la phase 2 du projet qui va concrétiser les bénéfices que nous pouvons tirer de ces investissements».
«La question du contenu local nous tient particulièrement à cœur», dira pour sa part Sophie Gladima. «Nous devons travailler ensemble, main dans la main, pour amener nos partenaires à appliquer les principes que nous voulons mettre en place, pour permettre à nos secteurs privés nationaux et à nos populations de tirer le meilleur profit de ce projet», a déclaré madame le ministre.
«Nous avons besoin d’harmoniser tout le temps nos points de vue pour discuter d’une seule voix face à l’opérateur, pour faire profiter à nos populations les retombées de l’exploitation de ce gaz», a-t-elle ajouté.
Pour rappel, «la Commission consultative a été créé par l’Accord de coopération inter-Etats pour le développement et l’exploitation de la zone "unitisée" Gta, signé le 9 février 2018 entre le Sénégal et la Mauritanie. Elle a pour mission de faciliter la mise en œuvre et le suivi de cet Accord».
Par Dialigué FAYE – [email protected]