Depuis quelques jours, le ministre de l’Économie, Kane Ousmane, fait l’objet d’une cabale sans précédent orchestrée dans l’ombre par des individus mal intentionnés. N’ayant sans doute rien trouvé à redire dans sa gestion du ministère des Finances, de la Banque centrale et de la SNIM qu’il a dirigés sous Ould Abdel Aziz (au moment où d’autres se mouillaient jusqu’à la moelle), les voilà à se rabattre sur des propos tenus par Kane en 2019, dans un débat qui suivait une présentation du professeur Abdel Weddoud ould Cheikh lors d’une conférence sur l’unité nationale organisée par le Collectif des cadres mauritaniens expatriés. L’intervention était de trente minutes. Ils n’en n’ont choisi que quatre, juste de quoi sortir les propos de leur contexte, occultant l’assistance composée d’un parterre de personnalités comme Taki ould Sidi, Ahmed ould Hamza, le colonel N’diaye Kane, Mohamedou Nagi ould Mohamed Ahmed, Ahmedou ould Abdallah, Moustapha ould Abeiderrahmane, Cheikh Sid’Ahmed ould Babamine, maître Ahmed Salem ould Bouhoubeyni, Mohamed ould Maouloud, entre autres. Dans sa brillante intervention, Kane parlait de la diversité comme un atout pour le pays et non un frein pour son développement. Et de donner l’exemple de la Somalie, un pays homogène d’un point de vue culturel, religieux et historique qui s’est retrouvé en mille morceaux, du fait des mauvais choix de ses dirigeants, et l’Île Maurice, un pays diversifié sur tous les plans qui occupe la première place dans l’indice de développement humain en Afrique. Il évoquait ensuite l’unité nationale, un combat de tous les instants, dont la préservation doit être la priorité de tous, à commencer par les gouvernants, et concluait par la nécessité d’une discrimination positive, en choisissant les meilleurs de toutes les communautés.
Pour attirer l’attention sur les dangers de la marginalisation, Kane a pris comme exemple les postes de contrôle entre Nouakchott et Rosso : Une Mauritanie où une frange importante de la population se sent comme étrangère dans son propre pays. Quel mal y-a-il à mettre le doigt sur la plaie ? À signaler que quelque chose ne va pas ? Qu’a-t-il dit que tout le monde ne dit pas ? Pourquoi diffuser cette vidéo maintenant, alors qu’elle date de plus de deux ans ? Pourquoi en veut-on à Kane et à lui seul ? Qui se cache derrière ce lynchage en règle qui, finalement, conforte son plaidoyer? Ould Abdel Aziz et sa bande qui ne ratent aucune occasion de semer la discorde ? Un pan du pouvoir que ce technocrate réputé intègre dérange ? Il y a en tout cas anguille sous roche. Il est temps pour ce pays de revoir sa copie. Île Maurice ou Somalie, il faut choisir !