
Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, M. Yacoub Ould Moine, a procédé, vendredi soir, à l’Université de Nouakchott, au lancement officiel de la chaire UNESCO sur les humanités numériques et l’innovation pédagogique dans l’enseignement supérieur.
Dans un discours prononcé à cette occasion, le président de l’Université de Nouakchott, M. Ali Mohamed Salem Boukhari, a souligné que le lancement de cette chaire constitue une étape importante dans le parcours de l’université et reflète son engagement pour un meilleur avenir de l’enseignement supérieur et pour la transformation académique et éducative, saluant le soutien continu et la confiance renouvelée de l’UNESCO comme une expression de la reconnaissance internationale du processus de l’Université de Nouakchott.
Il a salué le rôle des professeurs et des administrateurs qui ont contribué à la réussite de ce projet, en particulier le personnel académique de la Faculté des lettres et des sciences humaines.
Il a précisé que cette chaire s’inscrit au cœur de la stratégie de l’université, qui repose sur plusieurs principes, dont l’excellence académique, fondée sur une recherche scientifique sérieuse, un enseignement de qualité, un engagement éthique et l’innovation pédagogique, comme levier pour parvenir à une démocratie durable dans la diffusion des connaissances et l’ouverture sur le monde grâce aux partenariats internationaux, à la mobilité académique et à la prise de conscience des enjeux globaux des questions mondiales.
Il a expliqué que la transformation numérique étant devenue une réalité, les sciences humaines sont appelées à jouer un rôle actif pour la comprendre et l’orienter, précisant que les humanités numériques ne sont pas seulement un mariage entre la technologie et les sciences humaines, mais un nouveau champ de connaissances qui reconsidère les méthodes de recherche, d’écriture et de diffusion des savoirs.
Il a souligné que l’Université de Nouakchott aspire à former une nouvelle génération de chercheurs et d’enseignants capables de répondre aux défis de l’heure et de contribuer au rayonnement de l’université sur le plan national et africain.
La directrice adjointe de l’UNESCO, Mme Stefania Giannini, a salué le niveau de partenariat et de coopération entre la Mauritanie et l’UNESCO, notamment dans les domaines de l’éducation.
Elle a indiqué que la création de cette chaire intervient dans un contexte mondial caractérisé par de profonds changements dans le domaine des transformations numériques rapides, l’émergence de l’intelligence artificielle, les nouveaux défis auxquels sont confrontés les professeurs et les attentes croissantes des étudiants, ce qui rend impératif pour l’enseignement supérieur de reconsidérer ses priorités sans négliger ses missions essentielles.
En adhérant au programme des chaires UNESCO, l’Université de Nouakchott rejoint un réseau dynamique de près de 1 000 chaires à travers le monde, a-t-elle indiqué, notant qu’il s’agit d’une opportunité unique de coopération scientifique, d’échange et de partage des connaissances.
Le directeur régional de l’UNESCO pour le Maghreb, M. Eric Falt, a souligné que cette réalisation s’inscrit pleinement dans les priorités de l’UNESCO dans le domaine de l’enseignement supérieur, de l’innovation et de la transformation numérique de l’éducation, ajoutant que cette chaire est la contribution de l’UNESCO au développement de l’enseignement supérieur en Mauritanie et dans la région du Maghreb en liant les humanités numériques aux enjeux contemporains de l’éducation, de la formation, de l’égalité et de l’inclusion, ce qui représente une ambition de faire du numérique un levier de justice éducative et non un facteur de division.
Il a déclaré que cet événement est très important car il intervient à un moment important pour la région avec le lancement récent de l’initiative Campus Afrique au Maghreb, qui vise à soutenir la transformation des universités africaines tout en donnant la priorité au numérique et à l’intelligence artificielle.
Pour sa part, Mme Djeinaba Elhadj DIOUF, responsable de la “chaire UNESCO Humanités Numériques et Innovations Pédagogiques pour l’enseignement supérieur en Mauritanie”, a expliqué que cette chaire “vise à promouvoir l’intégration des technologies numériques dans l’enseignement supérieur afin de moderniser les pratiques pédagogiques et d’améliorer la qualité de l’éducation en Mauritanie. Ce projet cherche également à explorer l’interaction entre les technologies numériques et les disciplines des sciences humaines et sociales”.
Elle a ajouté qu’il sera question “d’examiner comment les outils numériques peuvent enrichir l’expérience d’apprentissage, favoriser l’accès à l’éducation pour tous, et répondre aux besoins spécifiques du contexte mauritanien” et que la chaire “s’engage à développer des programmes de formation pour les enseignants et les étudiants, à encourager la recherche sur les meilleures pratiques en matière d’utilisation des technologies dans l’éducation, et à renforcer les partenariats nationaux et internationaux pour soutenir le développement durable de l’enseignement supérieur en Mauritanie.”
La chaire vise à :
1. Développer et mettre en œuvre des programmes de formation continue pour les enseignants
2. Créer une plateforme en ligne pour les ressources éducatives numériques. Mettre en place une plateforme web interactive offrant un accès facile à des ressources éducatives numériques pertinentes pour les programmes d’études de la faculté.
3. Promouvoir la recherche-action sur l’impact des technologies numériques sur l’apprentissage.
4.. Établir des partenariats nationaux et internationaux pour le partage de bonnes pratiques
La Chaire “Humanités Numériques et Innovations Pédagogiques pour l’Enseignement Supérieur en Mauritanie” bénéficiera aux étudiants, aux enseignants, à l’université, aux chercheurs et à la société mauritanienne dans son ensemble en favorisant l’adoption et l’intégration efficaces des technologies numériques dans l’enseignement supérieur.
La cérémonie s’est déroulée en présence de hauts cadres du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.