J’ai découvert les sabliers par hasard dans un magasin de jouets lord d’une balade dans le Marché de la capitale à Nouakchott. C’était à la fin des années « 70 » du siècle passé. J’en ai acheté un que j’ai utilisé beaucoup avec des amis dans un jeu de lettre, « bolggle », que je me suis procuré également avec le sablier chez le même commerçant.
Nous y passions, mes copains et moi, des heures et des heures, joyeusement. La compétition était captivante et nous accaparait totalement; nous nous mésurions les uns aux autres avec enthousiasme. Et je ne pouvais pas penser un seul instant que les souvenirs agréables que j’en garderai, allaient un jour refaire surface avec des sensations au goût amer.
Il était, en effet, loin de moi d'imaginer que des sabliers fonctionnent avec des ossements humains, que le temps se mesure aux nombre de victimes, d'exhumations de charniers humains !
C’est vrai qu’à l’époque la littérature et les œuvres artistiques qui traitent des génocides, des crimes de guerre, des attentats terroristes, n’étaient pas aussi répandues que maintenant. Et pourtant ce n’était pas la matière qui manquait ! Aujourd’hui, Internet et la surinformation aidant, elle est beaucoup plus prégnante.
Les opérations terroristes dans notre région du Sahel, les guerres et les charniers humains fréquemment découverts, en Libye, au Yémen, en Syrie, au Soudan, au Mali ... font tourner la roue l’Histoire. Une Hisoire dont nous, élites, hommes politiques, intellectuels, communicateurs... sommes tous les artisans, chacun à sa façon. Une Histoire en construction qui rythme dramatiquement la vie des populations innocentes.
Quoi de plus douloureux que d’avoir toujours présente à l’esprit une situation pareille, jalonnée des repères aussi tristes et toujours plus nombreux !
El Boukhary Mohamed Mouemel