« L’ex-président mauritanien Ould Abdel Aziz avait quitté le pouvoir mi-2019, nous rappelle le site d’informationSahara Médias, mais l’année dernière une commission d’enquête parlementaire avait soulevé des soupçons sur son implication dans des opérations de corruption, avant que le ministère public ne l’inculpe en mars dernier pour corruption, blanchiment d’argent et enrichissement illégal. Abdel Aziz était depuis placé sous contrôle judiciaire strict. »
Et hier soir, poursuit Sahara Médias, « le pôle enquête anti-corruption a décidé de placer l’ancien président en détention, pour avoir enfreint les procédures strictes de son contrôle judiciaire.
Il est prévu qu’Ould Abdel Aziz soit placé dans un appartement privé pendant deux semaines, en raison des mesures sanitaires imposées par l’épidémie de Covid-19, avant d’être envoyé en prison. On ne sait pas encore dans quelle prison Ould Abdel Aziz sera transféré. »
Tous les hommes sont égaux devant la loi
« Un harcèlement judiciaire sur fond de règlement de compte politique. C’est ce que dénonce le général, pointeWakatSéra au Burkina. Le général qui durant une décennie de pouvoir, soit de 2008 à 2019, avait fait la pluie et le beau temps, embastillant ou tenant loin de la Mauritanie ses opposants les plus teigneux. Bien des libertés dont celle d’expression ont fait les frais de ce régime de fer. Seuls étaient autorisés à vivre les médias ayant fait allégeance au pouvoir. Les autres survivaient ou mettaient la clé sous le paillasson, mis en quarantaine d’annonces et subissant mille et une autres tracasseries. Le général Mohamed Ould Abdel Aziz allonge donc cette liste peu glorieuse de dirigeants qui ont dû faire face à la justice, après leurs règnes respectifs. »
Et il est normal, s’exclame encore WakatSéra, que « les puissants d’hier soient jugés aussi, rappelant ce principe presque universel de la plupart des lois fondamentales, selon lequel, "tous les hommes sont égaux devant la loi". Leçon que doivent méditer tous ces puissants d’hier devenus après aussi vulnérables que des vers de terre. »
Burkina Faso : encore une tuerie
À la Une également, cette nouvelle embuscade avant-hier contre des policiers au Burkina Faso. Bilan : 11 policiers tués, 4 disparus et 7 rescapés. « Un bilan plutôt lourd, déplore L’Observateur Paalga, sans doute le plus lourd pour la police nationale depuis que notre pays se bat et se débat contre ces "individus armés non identifiés", qui circulent pourtant depuis longtemps à visage découvert, au vu et au su de la population, et même peut-être des Forces de défense et de sécurité. (…) Faut-il vraiment s’en étonner, s’exclame encore le site burkinabé, quand Christophe Joseph Marie Dabiré, le Premier ministre, confesse presque naïvement devant la représentation nationale qu’il n’a pas de stratégie de lutte ? »
« Cette embuscade intervient deux semaines après le massacre de Solhan, rappelle le quotidien Aujourd’hui, où plus de 132 civils avaient été tués. Les incursions terroristes se sont multipliées ces trois derniers mois et ciblent de plus en plus les Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs locaux des Forces armés, mais surtout les populations civiles. L’accalmie constatée lors des élections couplées de novembre 2020 est désormais un vague souvenir et le climat sécuritaire ne cesse de se détériorer au fil du temps. Le Burkina Faso, jadis havre de paix, conclut Aujourd’hui, est plus que jamais acculé par les vagues djihadistes. »
« Une quête de la vérité en deuil »
Enfin, à lire dans Le Monde Afrique, cette lettre ouverte à la ministre française des armées, Florence Parly. Une lettre dans laquelle l’Association des amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon regrette que l’élimination récente par les militaires français d’un cadre du groupe al-Qaïda au Maghreb islamique, l’un des assassins des reporters tués en 2013, empêche « la vérité d’un procès. (…) Nous attendions la justice, pas la vengeance, écrivent-ils. Nous espérions, depuis longtemps, son interpellation, son extradition, sa mise en examen et sa judiciarisation en France. Pas cette élimination, qui laisse derrière elle un océan de questions sans réponse et une quête de la vérité en deuil. Les commanditaires et les exécutants du double assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon meurent les uns après les autres : nous le déplorons. Nous redoutons par-dessus tout de ne jamais connaître la vérité sur les circonstances de la mort des nôtres, sur les tenants et aboutissants de leurs assassinats (…). »
Par : Frédéric Couteau