Publication d’une étude diligentée par le G5 Sahel sur les « causes profondes des violences et conflits communautaires »
Faisant suite aux instructions des Chefs d’Etat, le Secrétariat exécutif du G5 Sahel (SE-G5S) avait confié en 2020 à l’African Security Sector Network (ASSN), après une procédure d’appel d’offres, la mission de réaliser une étude rigoureuse sur les « causes profondes des violences et conflits communautaires ».
En effet, dans un contexte de multiplication des attaques revendiquées par des groupes djihadistes, nombre d’explications voient dans l’extrémisme violent l’origine première des tensions, violences ou conflits à caractère communautaire qui se produisent dans l’espace G5 Sahel.
S’il est indéniable que ce facteur sécuritaire joue un rôle d’importance, son évocation comme unique variable explicative limite cependant l’horizon de compréhension des causes profondes de ces conflits. Il s’agit par conséquent de chercher à mieux cerner cet « écosystème de la violence » qui s’est installé malheureusement dans la région avec les conséquences néfastes qui ne cessent de s’amplifier.
Ce rapport intitulé « Analyse des causes profondes des violences et conflits communautaires dans l’espace du G5 Sahel », vient enrichir utilement la production intellectuelle du G5 Sahel.
De l’avis du Secrétaire Exécutif Maman Sambo SIDIKOU, qui s’est exprimé au moment de réceptionner officiellement cette étude, il s’agit par ce travail de recherche « de fournir au leadership du G5 Sahel des instruments d’aide à la décision les plus pertinents possibles, fruits d’un travail faisant appel à l’expertise africaine et qui pourra contribuer à améliorer notablement l’efficacité de l’action menée sur le terrain par le G5 Sahel et ses partenaires pour la paix, la sécurité et le développement durable dans la région ».
Pour le Dr Niagalé Bagayoko, Présidente de l’African Security Sector Network, ce rapport « est le résultat du travail mené par une équipe de 15 chercheurs, majoritairement sahéliens.
Grâce à leur connaissance extrêmement fine des dynamiques politiques et sociétales propres à leurs pays respectifs, cette étude permet d’aborder la violence aussi bien que la résilience des communautés sahéliennes à travers une perspective résolument ancrée dans les réalités locales ».
Elle a, en plus, remercié vivement le SE-G5S pour la confiance qu’il a accordée à l’ASSN et relevé l’intérêt de conduire ce genre d’études sur les problématiques africaines de l’heure et du futur, menées par les experts du continent, de plus en plus nombreux et pleinement qualifiés.
La perspective adoptée dans cette étude vise à identifier les dynamiques structurelles qui sous-tendent les relations de violence et les logiques concurrentielles entre et au sein des communautés sahéliennes. Elle est structurée en trois parties : la première partie propose une analyse critique des conflits et violences communautaires constatés dans l’espace sahélien en s’appuyant sur une typologie de ces derniers ; la seconde partie procède à un recensement des types de mécanismes de prévention et de gestion de ces conflits ; la troisième partie formule des recommandations.
Ce rapport est enrichi en annexe d’études de cas relatives aux situations spécifiques prévalant respectivement au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad.
Nouakchott, le 23 Juin 2021