« Eviter ce qui fâche et suscite des craintes», « mettre fin à la peur »…
Pas de retour à la case de départ, en d’autres termes : une nouvelle fois, le ministre mauritanien des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs a réitéré ses assurances à l’heure des « réticences, manifestations de scepticisme et des divergences » sur la « nouvelle vision » du gouvernement mauritanien en matière de valorisation des terres agricoles notamment dans la Vallée du fleuve Sénégal.
Dans l'entretien qu'il a accordé au journal gouvernemental « Horizons », Kane Ousmane met les points sur les « i ».
« Ce que d’aucuns ont appelé « accaparement des terres», il s’agit tout simplement du chemin inverse », a-t-il clarifié.
« Il s’agit de mettre fin à la peur d’un tel phénomène qui n’engendre que des conflits inutiles et des perdants. La politique que nous suivrons désormais (…) dans le domaine de la valorisation des terres agricoles est à l’opposé de celle suivie ces dernières décennies et qui a constitué une source de frustration pour nos populations locales dans leur diversité. L’ancienne politique a fait fuir les investisseurs, plombé le développement agricole du pays et fait peser sur la cohésion nationale une réelle menace. C’est donc tout le contraire du désir et de l’ambition du Gouvernement. Le phénomène d’empiétement sur les droits fonciers des tiers est nocif. Il a marqué, ces dernières décennies, le système de gestion foncière auquel Monsieur le Président veut à tout prix que nous tournions définitivement le dos », a indiqué le ministre mauritanien des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs.
« Le pays dispose de vastes terres qui ne sont l’objet d’aucun litige et qui pourront offrir l’exemple d’une exploitation moderne, avec le consentement des communautés agraires, l’intervention des investisseurs et l’accompagnement de l’Etat », a dit M. Kane. « Notre Gouvernement est animé d’une volonté réelle et permanente pour répondre à tout appel de justice d’où qu’il vienne », a-t-il encore ajouté.
« La vision qui est présentée [aux populations] ne sera pas mise en œuvre malgré [elles]. Et que la méthode consistant à imposer des politiques, des visions ou des démarches est révolue et qu’en tout cas, notre Gouvernement et le Président de la République, en particulier, n’y feront recours. Parce que c’est contre-productif. Sans l’adhésion des acteurs que sont les populations locales, une telle approche n’a aucune chance de réussir. Les expériences passées le montrent », rappelle Kane Ousmane.
« Tout ce que nous souhaitons, c’est de réussir, dans l’intérêt du pays », a conclu le ministre mauritanien des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs qui a annoncé la mise en place d’un Comité de Pilotage en ce qui concerne l’identification des blocs agricoles de grandes superficies dans le cadre de la valorisation des terres agricoles de la Vallée.
Babacar BAYE NDIAYE – Journaliste à Cridem