Injecter une troisième dose de vaccin pour maintenir l'immunité contre le Covid, il y a ceux qui sont pour comme Jean Castex, qui l'estime nécessaire pour les plus vulnérables vaccinés en début d'année.
Et il y a ceux qui sont contre, comme l'OMS. L'organisation prévient qu'administrer une 3e dose ne fait « aucun sens » tant que la quasi-totalité de la population des pays pauvres n'a pas encore vu l'ombre d'une dose. L'OMS qui tape de plus sur les pays riches, taxés d'égoïsme.
Ce sont eux qui ont promis un milliard de doses à Covax. Eux aussi qui ont mis la main au porte-monnaie pour maintenir à flot le mécanisme de partage de vaccins de l'OMS. Mais au-delà des promesses et des chèques qui n'arrivent pas toujours à temps, les pays riches restent surtout ceux qui trustent l'essentiel des doses disponibles. Et s'opposent, pour certains, à la levée des brevets sur les vaccins.
Alors quand certains gouvernements parlent de troisième dose, le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sort de sa réserve : « Les pays riches commencent à dire, nous avons contrôlé le virus, ce n'est plus notre problème... Je ne suis pas sûr qu'ils soient tirés d'affaire. Et je ne suis pas sûr non plus qu'ils l'aient contrôlé, à cause du variant Delta et des autres variants qui pourraient émerger. Je suis désolé de dire ça mais, si la solidarité ne fonctionne pas, tout le monde sait pourquoi. C'est à cause de la cupidité. Personne n'est encore tiré d'affaire dans cette histoire. »
Le rappel à l'ordre vaut également pour les fabricants, Pfizer et Moderna en tête. L'OMS leur demande de ne pas donner la priorité aux commandes de troisème dose dans les pays qui ont déjà un taux de vaccination élevé. Et de se tourner plutôt vers Covax. Dont les livraisons de vaccins sont quasiment à l'arrêt.
Avec notre correspondant à Genève,