Lors de la présentation de son rapport devant l'Assemblée Nationale, la Commission d'enquête parlementaire a conclu que « plusieurs lois et actes règlementaires, ou d’autres types de normes, n’ont pas été respectés ou ont été appliqués en fonction d’une interprétation trop extensive et/ou erronée », s’agissant de la gestion de l’appareil administratif de l’Etat et des sociétés à capitaux publics, au cours de la dernière décennie.
A l’issue de la discussion dudit rapport, l’Assemblée nationale a adopté une résolution de renvoi des dossiers d'enquête de la commission ne relevant pas de la compétence de la Haute Cour de Justice au Ministre de la Justice, en vue de les soumettre aux juridictions compétentes.
L’opposition démocratique n’a cessé, plusieurs décennies durant, de dénoncer la gabegie et la mauvaise gouvernance politique et économique du pays, caractéristique principale des régimes d’exception qui se sont succédés, en particulier le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, notoirement connu pour sa gestion patrimoniale des biens publics et sa domestication des institutions de l’Etat à des fins propres.
Notre lutte contre la gabegie et nos mises en garde contre ses conséquences n’ont été accueillies que par l'oppression et la marginalisation. Dès l’investiture du nouveau président, nous avons réclamé un audit des comptes de l'État et des institutions publiques, en écho à une pressante attente d'un peuple qui a souffert, en toute amertume, de la pauvreté face à la propagation de la prévarication.
Aussi, les partis de la Coalition des Forces du Changement Démocratique saluent l'atmosphère de consensus qui prévaut entre les différents groupes parlementaires, ayant permisles résultats de la commission d'enquête, résultats considérés comme une étape importante dans la lutte contre la gabegie.
Les partis de la Coalition jugent que ce climat constructif est le fruit de l’esprit d’ouverture adopté par l’opposition et le nouveau régime, ouvrant ainsi la voie à la formation d’une Coordination des partis de l'opposition et de la majorité, représentés au Parlement, dans une approche patriotique, qui transcende les agendas partisans étroits et prend en compte les défis auxquels le pays est confronté actuellement.
Face à ces résultats de portée historique, nous, partis de la Coalition :
* saluons les efforts déployés par la commission d'enquête parlementaire, ayant permis, avec professionnalisme et efficacité, la production de son rapport, malgré la complexité des dossiers traités et les difficultés liées à la pandémie du Covid 19 ;
* souhaitons que les autorités judiciaires et exécutives accordent l'attention nécessaire à l'enquête parlementaire qui leur a été notifiée, afin que tous ceux qui ont contribué au pillage des biens du pays soient tenus pour responsables et que lesdits biens soient restitués au Trésor Public;
* notons avec satisfaction le respect par le pouvoir exécutif du principe de la séparation des pouvoirs,et demandons au gouvernement d'adopter les recommandations dudit rapport, afin d’identifier les carences dans les procédures de gestion des domaines concernés par l’enquête et combler les lacunes y afférentes;
* félicitons l’ensembledes députés pour la réhabilitation par le Parlement de son rôle de chambre de contrôle, à travers l'adoption de la méthode d'enquête, longtemps attendue par le peuple, et appelons l'Assemblée Nationale à mettre en place des commissions spécialisées, afin que soient menées des investigations approfondies dans les foyers de la gabegie, sourced’insécurité, d’instabilité et desous-développement pour le pays.
* félicitons le peuple mauritanien et toutes les forces nationales qui ont accompagné les travaux de la commission et l'ont défendue, face aux campagnes malveillantes, ce qui a permis, entre autres, de faire la lumière sur certains aspects de la mal gouvernance du régime précédent.
Nouakchott, 9 Dhou Al Hijja 1441 - 30 juillet 2020
Les partis de la Coalition pour le Changement Démocratique
RFD
UFP
UNAD