Autrefois, aux temps où l’école n’avait pas besoin de réforme ni les enseignants d’être reformés ; quand la Baraka nichait dans le moindre petit cachet d’Aspro, flacon de Mercurochrome ou morceau à croquer de charbon qu’un vieux planton du moindre centre médical pouvait administrer à quiconque souffrait de maux de tête, imprévisible diarrhée ou petite blessure, très bénigne à l’ordinaire ; nos instituteurs nous enseignaient ce qu’il advenait lorsque deux verbes se suivent.
Je ne vous dis pas la suite : les anciens la connaissent, les jeunes n’en ont pas besoin. Et quand deux fêtes se suivent ? Comme ce qui est arrivé vendredi. En une, la Tabaski et ses problèmes organiques, cauchemars de 99% des pères de famille hantés par les bêlements intempestifs des moutons dont le coût a atteint cette année vraiment le n’importe quoi…
Comme disait un bloggeur : « Nous avons mangé de la viande, mais à quel prix » ? En tout cas, moi, quand j’achète un mouton avec le tiers de mon salaire, je n’ai plus aucun appétit à manger celui-là, après avoir tant gnaqué celui-ci.
Bon, maintenant que c’est passé avec le moins de dégâts possibles, en termes de brouilles, turbulences familiales et autres petites querelles inter-mari-femmes-enfants-voisins-prochesparents-entourages-boutiques-courtiers-employeurs-beauxparents-co-épouses et autres, rebelote samedi : premier anniversaire national de l’arrivée au pouvoir du Président national et de ses engagements.
Les salves tombent de partout. Bilan général. Y a plus que ça. Vraiment nous, c’est nous et en cela, nous ne ressemblons qu’à nous ! Cela dit, un bilan présidentiel, ce n’est pas comme un bilan de belote.
Le premier, on le fait. Le second, on le tient ou on l’attrape, comme vous diraient les férus de « tout à tout », déformation chez nous de « tout atout », à l’instar de « cen’zatou » en place de « sans atout ».
Bilan An 1 du Président national aux engagements : réalisations incomptables tant elles sont nombreuses.
Selon qui, selon vous ? Quasiment les mêmes femmes, les mêmes hommes, les mêmes cercles, les mêmes circonscriptions, les mêmes lobbies, groupements, associations, organisations… les mêmes fossiles, les mêmes soutiens, les mêmes ceci et les mêmes cela… qui tous ne purent, unanimes, jamais comptabiliser les réalisations de tous les Présidents de la soixantaine d’années d’existence de la Mauritanie.
Première réalisation de celui en cours : Il est poli. Un président poli ?! J’avoue personnellement ne pas entendre ce que cela veut dire. J’entends bien – peut-être par déformation professionnelle – « élève poli » : reste à sa place, ne perturbe pas les cours de son maître, ne chahute pas en classe, croise les bras et écoute attentivement.
Enfin, bref, passons à la seconde : la commission d’enquête parlementaire. Un instrument. En tout cas jusque là. Un rapport qui ne se met ni dans la bouche, ni dans la poche, ni dans la marmite. Troisième réalisation : bonne riposte contre le COVID 19 !
Sincèrement là, d’accord : peut-être bon… enfin, je ne sais pas vraiment si, avec un tel important taux de létalité – 157 décès pour 5115 guéris (3%) – c’est vraiment un bon bilan. Vous savez quand même qu’avec deux fils de marabouts à la tête, la Baraka est garantie.
Comme disait la hyène : « avec toute cette eau-là, il y aura certainement de la sauce ». Quatrième réalisation, sans que je sache si c’est du passif, de l’actif ou des réactifs dont le monde a grandement besoin en l’imminence d’une probable deuxième vague de la pandémie : la reconduction aux affaires de personnes – et non personnalités : il y a nuance… – aux affaires.
Certes la présomption d’innocence est un droit sacré et démissionner est inconjugable chez nous. Tant qu’on n’a pas la corde au cou, ça va, ça ira, ça ira... Jamais l’adage « Voler avec les voleurs et pister avec les pisteurs » n’a été autant d’actualité ! Un an est passé. Un autre commence. Salut.
Sneiba El Kory