Sahara : des déchets radioactifs français enfouis sous le sable

lun, 07/12/2020 - 09:37

TRIBUNE. Beaucoup de facteurs sont en train de se croiser au Sahel. Il convient d’en prendre conscience pour prévenir les risques d’une catastrophe qui se dessine. Par Ibrahim Assane Mayaki*

 

Lorsque nous évoquons l’espace sahélien, c’est très souvent à travers le prisme sécuritaire et militaire. Aujourd’hui, cette crise revêt plus que jamais un caractère multidimensionnel, qui recouvre aussi bien des aspects de défaillance en termes de gouvernance locale, de catastrophe humanitaire, de désastre environnemental sans compter les conséquences liées à la pandémie du Covid-19 qui ont contraint plus de 2,7 millions de personnes à fuir leurs foyers selon le HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés. Le piège serait donc de s’enfermer dans une perspective purement militaire.

Si l’insécurité est une problématique majeure pour le Sahel aujourd’hui, nous avons trop tendance à oublier que dans le fameux « continuum sécurité-développement », le pilier du développement est tout aussi important pour espérer répondre à des besoins immédiats et sur le long terme. À en croire le rapport 2019 des Nations unies sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, le nombre de personnes sous-alimentées dans la région du Sahel a augmenté de 13,1 millions en 11 ans. Ce fléau n’épargne pas nos enfants dont 1,3 million d’entre eux âgés de moins de cinq ans souffraient de malnutrition aiguë en 2018, soit une hausse de 50 % par rapport à 2017.