Le président français a donné jeudi un entretien au journal économique britannique Financial Times, dans lequel il émet des réserves sur la gestion de la pandémie de coronavirus par la Chine. Pékin a riposté en « niant toute dissimulation » et en appelant à l’unité internationale.
Emmanuel Macron appelle, dans une interview au Financial Times publiée jeudi 16 avril, à ne pas faire preuve de « naïveté » concernant la gestion par la Chine de la pandémie de coronavirus. Le président français juge impossible de comparer des pays où l’information circule librement avec d’autres où la liberté d’expression est réduite.
« N’ayons pas une espèce de naïveté qui consiste à dire que [la gestion de l'épidémie par la Chine, NDLR] c’est beaucoup plus fort. On ne sait pas. Et même, il y a manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas », a-t-il déclaré. Il était interrogé sur le fait de savoir si les régimes autoritaires étaient mieux à même de gérer ces crises.
Dans la soirée, l’Élysée a précisé les propos d’Emmanuel Macron. Dans les démocraties, « la situation de l’épidémie et la gestion de la crise sont transparentes et font l’objet de débats », a-t-on souligné. « Ce n’est pas le cas dans les régimes où l’information et l’expression sont contrôlées. » « Il est faux de dire que les démocraties gèrent moins bien la crise car la transparence, la circulation libre de l’information sont au contraire un atout considérable pour être plus efficaces », a-t-on ajouté.
Londres et Washington aussi, réplique de Pékin
Les réserves du chef de l’État français sur la gestion de la crise par Pékin rejoignent les doutes exprimés par Londres et Washington. Le Royaume-Uni vient d’avertir jeudi la Chine qu’elle devrait répondre à des « questions difficiles sur l’apparition du virus et pourquoi il n’a pas été stoppé plus tôt ».
Les États-Unis ont à plusieurs reprises, ces dernières semaines, accusé Pékin d’avoir dissimulé l’ampleur et la portée de l’épidémie, et sous-évalué son bilan.
Face à l’amplification des critiques, la Chine a riposté vendredi. « Il n’y a jamais eu aucune dissimulation et nous n’autoriserons jamais aucune dissimulation », a assuré devant la presse un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, estimant qu’il était « impératif que tous les pays s’unissent pour combattre l’épidémie et gagner la guerre ».
La Russie est également intervenue jeudi soir, pour prendre la défense de Pékin. Le président russe Vladimir Poutine a qualifié, au cours d’une conversation avec son homologue chinois Xi Jinping, de « contreproductives » les accusations visant Pékin.
Avec AFP et Reuters
via cridem