En Mauritanie, le parti islamiste Tawassoul, principale force d’opposition, dénonce le refus du gouvernement mauritanien de permettre le retour dans leur pays des centaines de Mauritaniens coincés dans les pays voisins depuis la fermeture des frontières le 25 mars dernier pour éviter la propagation du Covid-19. Le gouvernement mauritanien n’entend pas céder.
Les frontières resteront fermées prévient le ministre mauritanien des Affaires étrangères et des Mauritaniens à l’étranger. Le gouvernement mauritanien entend, en effet, maintenir les mesures préventives dans la lutte contre le coronavirus.
Les Mauritaniens à l’étranger doivent rester dans les pays d’accueil. Mais un geste sera fait dans les jours à venir pour les malades en évacuation sanitaire. « Nous avons pris la décision de venir en aide aux malades, mais attention pas d’argent cash, je le précise. Nous allons prendre en charge les frais de logement et de restauration notamment en ce mois de ramadan », a expliqué Ismail Ould Cheikh Ahmed, ministre mauritanien Affaires étrangères et des Mauritaniens à l’étranger.
La mesure concerne les Mauritaniens au Maroc, au Sénégal et en Tunisie. Mais le geste est limité, selon Saleck Sidi Mahmoud, vice-président de Tawassoul, principale force de l’opposition : « L’attitude du gouvernement doit être l’ouverture des frontières et la facilité d’un retour organisé au pays. Arrivés au pays, ces concitoyens doivent être mis dans des centres de confinement. Le contraire, c’est obliger ces citoyens à rentrer par des voies clandestines et constituer ainsi un danger pour la population. »
Le vice-président de Tawassoul trouve inacceptable le maintien des Mauritaniens à l’étranger dans des conditions de misère. La Mauritanie compte actuellement un seul cas de Covid-19 détecté chez une ressortissante étrangère de 68 ans le 30 avril selon le ministère mauritanien de la Santé. Entre les 15 mars et le 9 avril, le pays avait enregistré huit cas dont un décès et sept guéris.
RFI