L’Oms suspend les essais cliniques avec l’hydroxychloroquine

mar, 26/05/2020 - 11:11

L’organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé lundi avoir suspendu l’utilisation du médicament anti-malaria, la chloroquine dans ses expériences pour le traitement du covid-19 qui présenterait, selon l’organisation « une source d’inquiétude ». Décision de première importance quand on sait que jusque-là, le traitement privilégié par la quasi-totalité des pays africain porte sur des protocoles basés sur ce médicament.
Le halo d’espoir que constitue le protocole à base d’hydroxychloroquine du Pr Didier Raoult, s’effrite de jour en jour sous la charge virale des attaques. Après la publication de l’étude de The Lancet qui a fait sortir Raoult de ses gonds, c’est au tour de l’Oms de faire part de ses réserves. L’organisation mondiale de la santé a indiqué ce lundi avoir suspendu "temporairement", par mesure des précautions, les essais cliniques avec l’hydroxychloroquine qu’elle mène avec ses partenaires dans plusieurs pays. En réaction, le ministre français de la santé Olivier Véran a demandé la révision des règles de la prescription de certaines gélules dont l’hydroxy chloroquine après la publication de certaines études qui attestent de l’inefficacité de cette composante sur le traitement des malades du covid-19 et les dangers que constitue leur utilisation pour traiter les malades du coronavirus.
La requête du ministre français est intervenue après la parution d’une étude à grande échelle vendredi dernier affirmant que l’utilisation des gélules anti-malaria, au lieu d’aider les malades hospitalisés, compliquaient plutôt leur situation au niveau cardiaque et augmente les risques de décès.
Réagissant à cette étude le professeur français Didier Raoul, fervent défenseur de la chloroquine, a dit que les auteurs de cette étude n’ont jamais examiné un malade, qualifiant cette étude « d’illusion et d’aberration ».
Le professeur Raoul a dit que cette étude a été caractérisée « par l’anarchie », avant de s’interroger « comment une étude anarchique, établie en utilisant les grandes données (BIG DATA) peut-elle changer ce que nous avons en notre possession. »
Se faisant l’avocat du médicament de la malaria dans le traitement du covid-19, le professeur Raoul a dit qu’on ne pouvait remettre en cause sa propre expérience pour avoir effectué une étude sur 3600 malades du Covid-19, au sein desquels le taux de mortalité a été inférieur à 0,5%, le plus faible taux selon lui, dans le monde.
La nouvelle étude qui met en garde contre les médicaments de la malaria avait examiné les données des hôpitaux relatifs à 96.032 malades dont 14.888 ont reçu des traitements anti-malaria, chloroquine et Hydroxy chloroquine pendant quatre mois.
L’efficacité de la molécule a été également mise en cause au Brésil après des essais cliniques en avril après une augmentation de décès parmi les malades soumis à ce traitement.
La décision de l’OMS devrait marquer la situation en Afrique où de nombreux pays ont très tôt adopté les remèdes préconisées par le Dr Raoul dans leur combat contre la covid -19. Malgré cette polémique, ils continuent d’utiliser la chloroquine dans le traitement du covid-19, parmi eux le Maroc, la Tunisie et le Sénégal. La Mauritanie aussi serait de la liste de ces pays. Bien qu’elle n’ait pas dévoilé le protocole utilisé pour le traitement des malades, il n’en demeure pas moins que certaines sources ont privilégié l’utilisation de ce même protocole
Les pays cibles, vont-ils alors se plier aux recommandations de l’OMS ? Perspective difficile quand on sait que non seulement l’Oms n’a pas proposé de méthode compensatoire et que pour l’heure, aucun vaccin n’a encore été trouvé contre cette pandémie. Plus, les pays d’Afrique ne disposent encore que de protocole à base d’hydroxychloroquine pour soigner leurs malades.

NH