Les cinq chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest qui se sont rendus, jeudi 23 juillet, dans la capitale du Mali n’ont pas trouvé de solution à la crise.
Après plus d’un mois de lutte, les protestataires, emmenés par l’imam Mahmoud Dicko, pourraient obtenir la tête du premier ministre, la formation d’un gouvernement d’union nationale, une dissolution de l’Assemblée nationale, mais les présidents de la région leur ont rappelé qu’ils ne leur offriront pas la démission du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK).
Alors que le Mali continue d’exporter hors de ses frontières la menace djihadiste, il n’est pas question pour eux de prendre le risque d’une contagion des esprits au moment où se profilent plusieurs scrutins à risque en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Burkina Faso.
Seront-ils pour autant en mesure de répondre à la colère qui agite le Mali depuis les dernières élections législatives ? Celle-ci se trouve portée par une coalition qui réunit des personnalités que tout devrait opposer. Mais ses ressorts profonds sont à chercher dans l’incapacité des dirigeants à rendre au pays sa dignité et à offrir des perspectives économiques à sa population.
“Rien n’a bougé pour le moment…, si vraiment c’est à cause de cela qu’ils se sont réunis, je pense que rien n’a été fait”, a déclaré, l’imam Mahmoud Dicko, après avoir rencontré les présidents Muhammadu Buhari du Nigeria, Mahamadou Issoufou du Niger, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Nana Akufo-Addo du Ghana et Macky Sall du Sénégal.
Dans une lettre ouverte adressée aux cinq présidents, le Mouvement du 5-Juin, coalition hétéroclite qui mène la contestation, accuse le président Keïta de faillir à sa mission. “Il a abandonné cette mission à des personnes qui n’en ont ni la légitimité, ni les compétences requises
Le monde