«Je ne sais pas l’ampleur des pressions qui seront exercées sur le Procureur de la République Ahmed Ould Abdoullah, qui a hérité le rapport de la commission d’enquête parlementaire.
Les personnes qui occupent des postes gouvernementaux s’exposent de manière générale, à des pressions multiples dont certaines sont rudes et d’autres douces.
S’agissant d’un rapport comme celui de la commission d’enquête parlementaire, il y a beaucoup de choses qui se passent, pour des raisons politiques, sociales et humanitaires dans les coulisses.
Ce que je sais, c’est que ce magistrat est un homme de loi strict.
J’ai eu personnellement l’honneur de bénéficier de son équité professionnelle, après mon déferrement devant lui, à trois reprises, entre 2006 et 2010, pour des faits liés à mes écrits journalistiques, alors qu’il occupait des fonctions diverses au Palais de Justice.
Il a traité à chaque fois mes cas avec fermeté.
Je me suis présenté devant lui sans avocat et j’étais à toutes les occasions, suspecté d’implication dans une affaire douteuse.
Il n’a cherché à aucun moment à manifester de la complaisance à mon égard, comme je n’ai pas sollicité une médiation auprès de lui, ni demandé son aide ; puisque j’assume d’habitude mes responsabilités, sans vouloir jamais avoir un dû sur mon cou envers quiconque.
Il était juste envers moi à chaque fois.
J’ai senti face à lui, que je jouis des mes droits entiers, sans diminution.
Malgré cela, , il n’y a pas eu de contact direct entre nous. Je ne lui ai jamais demandé un service comme il ne m’a point appelé pour solliciter une prestation, quoique la justice et notre presse sont deux domaines privilégiés pour étaler les complaisances.
J’ai suivi avec précision son parcours depuis 2007, puisque je guettais quotidiennement les affaires liées à la criminalité et aux faits divers, et plus tard au terrorisme.
Les problèmes qui atterrissaient sur son bureau prenaient pour la plupart leur chemin vers la justice. Les usagers de la justice en témoignent : greffiers, avocats et tous les collaborateurs de l’appareil.
C’est un juriste professionnel et une personnalité modeste. Il consacre beaucoup de temps à s’informer sur les problèmes juridiques les plus profonds, anciens et modernes.
Il appartient à l’École d’exécution de la justice et de son rapprochement des citoyens.
Je pense que si l’occasion lui est donnée et qu’un climat de travail indépendant lui est assuré, – ce qui est du devoir de l’Etat, il fournira de gros efforts pour traiter le rapport de la commission parlementaire.
Ce sera également une véritable exception au service de l’Etat de droit.
Le journaliste Rabii Idoumou (Tweet)
Traduit par Md O Md Lemine