Dans beaucoup de discussions, quand je dis aux gens que je coordonne un club qui promeut les livres, ceux des auteurs mauritaniens en particulier, la phrase qui vient juste après c’est “les jeunes mauritaniens ne s’intéressent pas aux livres”.
Dans le cadre des activités du club (le club Djibril Zakaria Sall), nous travaillons en partenariat avec des écoles, et s’il y a une chose dont je suis certaine, c’est bien que cette phrase est à nuancer. Beaucoup de jeunes ne demandent qu’à lire. Le problème est ailleurs…
L’école mauritanienne a abandonné les livres depuis belle lurette. Il n’y a aucune volonté politique, aucune politique étatique qui vise à faire entrer le livre dans l’environnement scolaire des jeunes mauritaniens.
Il n’y a pas de bibliothèques publiques.
Il n’y a aucune bibliothèque communale à Nouakchott. La bibliothèque nationale, n’en est une que de nom.
Un jeune qui veut lire doit se rendre à l’institut français, centre culturel marocain. À croire que le livre est étranger au pays du million de poètes. Paradoxe!
La lecture est devenue un luxe pour beaucoup. Ce qui est, à mon avis, un crime. En échangeant un jour avec un parent d’élève, il a avancé comme argument le coût élevé des livres. C’est certes un argument, il y a des parents qui n’en ont pas les moyens (d’où l’importance des bibliothèques publiques), mais combien de parents achètent des téléphones, PlayStation très cher à leurs enfants sans se soucier du nombre de livres qu’ils ont à leur disposition ?
En réalité, ce n’est pas que les jeunes ne veulent pas lire, c’est surtout que les livres ne font plus partie de leur environnement.
Dans le cadre de ses activités socio-éducatives, le club Djibril Zakaria Sall a l’honneur de vous convier à une table ronde sur le thème: “pourquoi lire? À quoi sert la lecture?”, qui aura lieu ce samedi 10/10/2020 à l’espace culturel Diadie Camara à partir de 16h30.
Salamata BA, Présidente le club Djibril Zakaria Sall