C’est devenu une (mauvaise) habitude. Chaque fois qu’Ould Abdel Aziz est convoqué par la police chargée des crimes économiques et financiers (que le Parquet a chargé de mener l’enquête sur les scandales de la décennie) ou que le dossier de la corruption fait un pas en avant, un enregistrement audio, une vidéo ou des documents, que leurs auteurs pensent compromettants, sont jetés en pâture à l’opinion.
Mettant en cause des hommes du pouvoir actuel ou des membres du sérail, ils sont censés porter un coup à leur crédit et à leur réputation. Comme pour leur signifier que nul n’est à l’abri et que ceux qui tirent les ficelles ne sont pas immunisés contre les coups tordus.
Pas plus tard qu’hier, un enregistrement audio d’une conversation téléphonique entre Ould Bouamatou et un de ses parents a fait le tour du Web. Elle n’apporte pourtant rien de nouveau, sauf peut-être un message à ceux qui pensent qu’Ould Abdel Aziz et ses sbires ont jeté l’éponge.
Bien naïfs ceux qui croient un instant qu’en onze ans de pouvoir, celui qui fit main basse sur le pays et acquit, aux frais du contribuable, les dernières technologies de suivi, traçage, enregistrements de communications et espionnage en tout genre, se laisserait faire sans combattre.
Chaque jour qui passe nous renseigne un peu plus sur les capacités de nuisance de l’homme. Attendons-nous donc à de nouvelles révélations fracassantes dans les semaines à venir. À moins que la justice ne l’ait mis, d’ici là, au frais.
En tous les cas, les casseroles qu’il traîne auront fait tant de bruit que tout le reste ne sera plus audible…
Ahmed ould Cheikh