Diplomatie.Le Maroc met la pression sur l’Espagne à propos du Sahara occidental

ven, 22/01/2021 - 09:17

Les autorités marocaines poussent leurs homologues espagnols à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, comme l’ont fait les États-Unis de Donald Trump.

Car l’Espagne a un rôle clé à jouer dans la zone, note El Confidencial. Rabat attend un geste de Madrid concernant le Sahara occidental. Depuis plusieurs mois, les autorités marocaines multiplient les signaux pour que le gouvernement espagnol reconnaisse la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

Vendredi 15 janvier, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a exhorté l’Espagne à suivre la position des États-Unis.

Fin décembre, l’administration Trump a reconnu cette souveraineté en échange d’un rapprochement entre le Maroc et Israël et l’ouverture d’un consulat dans la ville sahraouie de Dakhla – “ou, du moins, à soutenir la proposition de solution marocaine, qui consiste à octroyer au Sahara son autonomie, mais sous souveraineté marocaine”, signale El Confidencial.

Jusqu’en 1975, le Sahara occidental était une colonie espagnole, que l’Espagne a cédée aux deux tiers au Maroc et à un tiers à la Mauritanie. En réaction, le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, avait pris les armes. La Mauritanie s’était retirée de sa portion au profit du Maroc.

“En 1991, Rabat et le Polisario sont parvenus, grâce à une médiation de l’ONU, à un accord qui prévoyait un cessez-le-feu et un référendum d’autodétermination au sein de la population sahraouie. Ce dernier n’a jamais eu lieu à cause des obstacles posés par le Maroc”, rappelle le journal numérique.

Biden devrait emboîter le pas de Trump

Aujourd’hui, l’Espagne, en tant qu’ancienne puissance coloniale, a un rôle capital à jouer dans la région. Sa prise de position pourrait entraîner avec elle une grande partie des pays membres de l’Union européenne, d’après les autorités marocaines.

Elle a d’autant plus intérêt à s’entendre avec le Maroc que “la majorité des 23 000 clandestins qui ont débarqué [sur les îles Canaries] en 2020 sont marocains”, relève El Confidencial.

"Certains diplomates espagnols se demandent si Rabat n’a pas ouvert les vannes de l’émigration clandestine massive depuis le Sahara – un phénomène inédit jusqu’à présent – pour faire pression sur l’Espagne."

Le nouveau président américain, Joe Biden, ne devrait pas faire marche arrière sur la décision de son prédécesseur, Donald Trump. Selon El Confidencial, cela risquerait de refroidir le rapprochement entrepris entre le Maroc et Israël.

El Confidencial