Washington intensifie sa diplomatie dans la Corne de l’Afrique. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken vient de nommer un émissaire des États-Unis pour la région.
C’est Jeffrey Feltman qui assumera ce rôle. Diplomate chevronné, il a été ancien secrétaire d’État américain adjoint pour le Moyen-Orient puis sous-secrétaire général de l’ONU pour les affaires politiques.
Alors qu’Antony Blinken dit craindre une escalade des conflits dans la région, Jeffrey Feltman devra jouer un rôle de coordination entre les différents États et les acteurs régionaux et internationaux.
Rechercher une issue au conflit au Tigré. Éviter une escalade entre Addis-Abeba et Khartoum qui se disputent une zone frontalière. Et apaiser les tensions entre l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte, autour du barrage éthiopien sur le Nil. La feuille de route que lui a donné le président Joe Biden s’annonce compliquée pour Jeffrey Feltman.
À travers sa nomination, les commentateurs y voient une volonté de l’administration Biden d’être plus présente en Afrique. Et de s’impliquer aussi bien dans la lutte contre le terrorisme que sur le plan humanitaire et la défense des droits humains. Une démarche diplomatique en rupture avec celle de Donald Trump qui lui avait enclenché le retrait des troupes américaines de Somalie.
La Corne de l’Afrique est une région très stratégique pour Washington. De par son emplacement d’abord, entre l’Afrique et le Moyen-Orient. Mais aussi parce que les Américains y sont très présents, autant sur le plan militaire qu’économique et souhaitent y maintenir leur influence.
La tâche s’annonce toutefois difficile pour Jeffrey Feltman. L’Union africaine a récemment échoué à amener l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte à un accord autour du barrage de la Renaissance. L’émissaire américain risque aussi de se heurter à la souveraineté politique des pays, notamment de l’Ethiopie.
Avec notre correspondante à Nairobi,
Albane Thirouard