Armées : Ghazouani remet en place les pièces du puzzle

mar, 09/06/2020 - 10:30

Ce samedi 8 juin, coïncidant avec la date anniversaire de la tentative de coup d’Etat qui avait ébranlé les assises du pouvoir de Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, le président Ghazouani a décidé de recomposer le commandement des forces armées et de sécurité. Des changements qui passent pour anodins, aux yeux de certains observateurs non avertis, mais qui ont une signification particulière, quand on les observe de près.

Porter le général de division Mohamed Ould Meguette à la tête des armées est un geste fort. Le plus titré des officiers généraux et le plus ancien dans le grade a maintenant besoin de porter un uniforme plus grand que celui de DGSN (Directeur général de la sûreté nationale), poste dépendant théoriquement du ministère de l’Intérieur et qu’il occupe depuis plusieurs années. De l’avis d’un colonel à la retraite avec lequel, ancien commando, avec lequel j’ai échangé sur Messenger, la promotion d’Ould Meguett, comme Chef d’ Etat-major général des armées, se justifie amplement, non seulement par son statut de compagnon d’armes et d’homme de confiance du président Ghazouani, mais par le fait que c’est « un officier qui connaît bien les unités de l’armée pour avoir passé par tous les commandements ».

A Propos des forces spéciales, le colonel à la retraite donne l’éclaircissement suivant : « les forces spéciales sur lesquelles a été désigné le Général Hamada, c’est l’ensemble des unités  spéciales qui regroupe le Basep, le premier B.C.P. le deuxième B.C.P et les Groupements spéciaux d’intervention (GSI). C’était un vieux projet de regrouper toutes ces unités sous un même commandement ».  

Pour cet officier aguerri, le général Hamada, tout comme le général Mokhtar Ould Bella (CEMGA Adjoint), « sont des  officiers de grande valeur militaire, rigoureux et de grands travailleurs ». Et d’ajouter ; « je pense qu’ils vont beaucoup apporter à l’armée ».

Pour le reste, les autres nominations et placements répondent sans doute à la nécessité de boucler cette première partie du quinquennat avec des officiers généraux de « transition ». En attendant la promotion de ceux qui grimperont sans doute dans la hiérarchie militaire, dans les deux prochaines années, le reste du dispositif militaro-sécuritaire concocté par Ghazouani se présente comme suit :

 

  • Inspecteur Général des Forces Armées et de Sécurité : Général de Brigade Ahmed Ould Abdel Wedoud Ould M’Bareck ;
  • Chef d’Etatmajor particulier du Président de la République : Contre-Amiral Isselkou Cheikh El Wely ;
  • Chef d’Etatmajor de la Garde Nationale : Général de Division Mohamed Cheikh Ould Mohamed Lemine ;
  • Directeur général de la Sureté nationale : Général de Division Misgharou Ould Sidi.
  • Directeur de du Groupement Général de la Sécurité Routière : Général Habiboulah.
  • Chef d’Étatmajor de l’Armée de terre : Général de Brigade Mohamed El Moctar Ould Cheikh Ould Menny.
  • Chef d’Étatmajor de la Marine nationale : Contre-amiral Mohamed Ould Cheikhna Ould Taleb Moustaph.