Le gouvernement mauritanien a entamé, lundi 22 juin, les opérations de rapatriement de 900 de ses ressortissants bloqués au Sénégal depuis la fermeture des frontières, le 25 mars dernier, à cause de la pandémie du coronavirus.
Un premier contingent de 500 personnes est à la fois heureux du retour, mais amers de l’expérience vécue. Fatima était partie à Dakar pour un rendez-vous médical, cinq jours avant la fermeture des frontières. Elle revient sur les conditions pénibles qu'elle a vécues côté sénégalais du fleuve.
« Je suis ravie de me retrouver dans mon pays, après trois mois de calvaire. Nous avons tout enduré durant ce blocage : chaleur, piqûres de moustiques. J'étais là depuis le 20 mars. Avec les autres compatriotes, nous observions chaque jour le ferry faire la navette entre Rosso Sénégal et Rosso Mauritanie. Mais nous ne pouvions pas le prendre. Croyez-moi, c’était insupportable. Aujourd’hui, je remercie le bon dieu. Je suis enfin en Mauritanie. »
Ahmedou, un autre rapatrié, a connu une situation identique. « Comme pour les autres compatriotes, les conditions de séjour étaient particulièrement difficiles. Mais écoutez-moi, je préfère relever l’essentiel. Je suis chez moi. Je remercie les autorités pour avoir organisé notre rapatriement. Mais elles auraient dû le faire bien avant. C’était leur devoir. »
Quatre personnes testés positives parmi les rapatriés
Les rapatriés du Sénégal ont été testés au Covid-19 dès leur arrivée à Rosso Mauritanie. Sur les 500, quatre ont été testés positifs. Ils seront acheminés vers Nouakchott à bord d’un bus spécial. D’ailleurs la situation en Mauritanie est jugée préoccupante.
Le pays a en effet franchi la barre de 3 000 personnes atteintes par le virus depuis le 12 mai. Le nombre de morts a dépassé la centaine.
Avec notre correspondant à Nouakchott,
Salem Mejbour