l'armée israëlienne reconnaît une «forte possibilité» d'avoir tué la journaliste Shireen Abu Akleh

mar, 06/09/2022 - 16:59

Le Figaro - Tuée en mai dernier, la journaliste d'Al Jazeera aurait été atteinte par un tir israélien alors qu'elle couvrait une opération militaire dans un camp palestinien.

L'armée israélienne a reconnu pour la première fois ce lundi qu'il y avait «une forte possibilité» pour que la journaliste de la chaîne panarabe Al Jazeera Shireen Abu Akleh ait été tuée en mai par l'un de ses soldats.

Star d'Al Jazeera, la journaliste américano-palestinienne avait été tuée par balle le 11 mai alors qu'elle couvrait une opération militaire israélienne dans le camp palestinien de Jénine, bastion des factions armées palestiniennes dans le nord de la Cisjordanie occupée, où une unité spéciale tentait d'appréhender des «suspects», ce qui avait mené à des affrontements armés.

Après la mort de Shireen Abu Akleh, équipée d'un gilet pare-balles avec la mention «presse» et d'un casque, l'Autorité palestinienne et son employeur Al Jazeera avaient immédiatement accusé l'armée israélienne de l'avoir tuée. Israël n'a cessé de rejeter cette accusation et ce malgré des enquêtes journalistiques et un rapport de l'ONU concluant à un tir israélien, qui excluaient toutefois qu'il ait été délibéré.

Or lundi, l'armée israélienne a publié les «conclusions finales» de son enquête et reconnu qu'un de ses soldats avait bien tiré en direction de la journaliste en se méprenant sur son identité : «Il y a une forte possibilité que Shireen Abu Akleh ait été touchée accidentellement par un tir de l'armée israélienne qui visait des suspects identifiés comme des hommes armés palestiniens».

L'armée a indiqué avoir étudié «chronologiquement» la séquence des événements, analysé les lieux, les vidéos et les sons enregistrés sur place, mené une «simulation de la scène» et que des «experts israéliens» avaient mené une analyse balistique de la balle, le 2 juillet, en présence de représentants du «Comité de coordination sécuritaire des États-Unis pour Israël et l'Autorité palestinienne».

En raison du «piètre état de la balle», identifier son origine était «difficile», souligne l'armée dans son rapport, disant ne pas avoir la certitude «sans équivoque» de l'origine du tir fatal à la journaliste.

Le Figaro avec AFP