Birame Dah Abeid, député et président de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) a réagi rapidement au projet de loi instituant le régime déclaratif des associations, adopté mercredi 16 septembre 2020 en Conseil des Ministres. Ce projet de loi remplace la loi de 1964 jusque-là en vigueur et qui a imposé pendant 40 ans le régime de l’autorisation préalable qui permettait aux autorités d’accorder selon leurs humeurs les récépissés de reconnaissance aux organisations qu’elles toléraient, et ce en dépit des dispositions de la Constitution qui garantit le droit d’association et de réunion. IRA Mauritanie, créé en 2008 ainsi que plusieurs autres organisations et partis politiques hostiles aux différents régimes qui se sont succédé n’ont pu jamais ainsi obtenir cette reconnaissance.
Vingt quatre heures après le Conseil des ministres du mercredi 16 septembre 2020 au cours duquel a été adopté le projet de loi sur les associations instituant le régime déclaratif à la place de la loi de 1964 du régime de l’autorisation préalable en vigueur depuis 40 ans, Birame Dah Abeid, député à l’Assemblée Nationale et président du mouvement IRA, a animé une conférence de presse pour saluer cette nouvelle disposition.
« Le système déclaratif des associations concernent en premier lieu IRA Mauritanie dont les militants se sont sacrifié pendant 10 ans pour obtenir le droit de s’associer, de se rassembler et de s’exprimer » a-t-il déclaré. « Aujourd’hui nous sommes soulagés par ce projet de loi, car ce système déclaratif est un pilier de la démocratie et de l’état de droit, une condition de l’effectivité de la liberté d’association et de réunion » a-t-il ajouté, soulignant que c’est l’occasion accordée aux forces vives de contribuer à l’effort national.
Selon lui, tous ces droits consacrés par la Constitution depuis 1991 étaient interdits depuis toute une décennie et que son organisation a payé le prix fort de ce déni de reconnaissance pour que ce droit constitutionnel soit effectif pour tous les Mauritaniens. « Les militantes et les militants d’IRA ont vécu dans leur chair et leur âme les affres de la répression, torture, emprisonnement, diabolisation, pour que tous les citoyens jouissent de ce droit » a-t-il rappelé, saluant au passage les nombreux sacrifices consentis par IRA pour parvenir à ce jour de grâce.
Satisfaction donc de IRA Mauritanie face à cette décision historique qui met fin à plus de dix ans de calvaire et de non reconnaissance largement exprimé par ses dirigeants, militants et sympathisants dont les visages rayonnaient au cours de la conférence de presse. Il s’agit selon Birame d’un soulagement qui concerne tous ceux dont les dossiers de reconnaissance dorment depuis plus de dix ans dans les tiroirs du ministère de l’Intérieur sans espoir d’obtenir ce récépissé de reconnaissance devenu une épée de Damoclès que les autorités brandissaient pour justifier l’Omerta contre les mouvements ou associations dont elles ne souhaitaient pas l’existence, comme IRA ou les Forces Pour le Changement (FPC) de Samba Thiam, ex-leader des FLAM, l’une des organisations la plus diabolisée dans l’histoire du pays.
L’occasion pour Birame de saluer « l’orientation du Président de la République, Mohamed Cheikh Ghazouani, de son Premier ministre et de son gouvernement, vers les décisions qui font que les Mauritaniens recouvrent leurs droits » encourageant au passage « la parole tenue de ce gouvernement que j’exhorte à aller de l’avant dans l’octroi des droits et l’édification de la démocratie et de l’état de droit ».
Birame a ensuite abordé la question palestinienne, réitérant la position de son mouvement qui reste selon lui attaché depuis sa naissance à la défense de tous les peuples opprimés, et à leur tête le peuple palestinien qui a droit à un Etat rétabli dans ses frontières de 1967 avec Jérusalem comme capitale, telles que consacrés par toutes les résolutions des Nations Unies.
Cheikh Aïdara