Les populations de Nouakchott vivent depuis quelques semaines une situation sanitaire critique sans précédent. Au retour en force de la deuxième vague du virus de la covid-19, dont les contaminations ont enregistré le week-end dernier le record absolu avec plus de 500 malades en deux jours (233 cas vendredi, 279 cas samedi), il faut ajouter la forte propagation de fièvres multiples dont l’origine et la nature ne sont pas encore connues, le tout paralysant l’activité humaine dans la capitale.
Alors qu’elle excluait jusque l’heure tout recours au couvre-feu, l’Autorité publique s’est résolue à franchir le pas. A partir de dimanche, la circulation est de nouveau interdite sur toute l’étendue du territoire national, de 18 H à 6 Heures du matin. La nouvelle est tombée dimanche en début d’après-midi ! Normal quand on voit le rythme de progression de la pandémie à Nouakchott et dans le reste du pays… En fait, les derniers points de presse quotidiens du ministère de la Santé sur la pandémie du coronavirus ont ébranlé toutes les consciences avec l’annonce dimanche de trois décès au cours des dernières 24 heures pour cause de coronavirus et de 191 de contamination, portant ainsi à 10.968 le nombre de cas enregistrés dans le pays depuis mars dernier. L’occasion pour le ministère d’informer que dans cette journée, le nombre de guérisons a été de 54 un chiffre qui porte à 8076 le nombre de guérisons enregistrées dans le pays depuis le début de la maladie.
Record absolu
Le samedi 12 décembre, Neuf mois jour pour jour après le premier cas de covid dans le pays, la Mauritanie a enregistré son record de cas de contamination avec 279 cas de contamination au virus sur 1596 tests repartis dans différentes Willayas du pays, Nouakchott constituant toujours le pic de la pandémie avec près de 78% des cas qui y sont enregistrés : Amourj : 3, Aïoun : 2,Tintane : 1, Kiffa : 1, Atar : 1, Nouadhibou : 2, Tidjikja : 1, Zouérate : 1, Benichab : 2, Ksar : 48, Sebkha : 2, Tevragh-Zeina : 112, Dar Naim : 37, Teyarett : 23, Toujounine : 14, Arafat : 22, Riyad : 7.
La veille, vendredi, une situation presque similaire avait été présentée à l’opinion, avec 233 nouveaux cas de contamination sur 1632 tests. Au terme des deux jours, la Mauritanie a enregistré 12 décès et 64 guérisons, avec des records établis à Nouakchott, tant des contaminations que des décès. C’est certainement, cette situation nouvelle qui a amené le gouvernement à agir, dans l’urgence, décidant du couvre-feu avec effet immédiat dans la journée de dimanche.
La covid-19 partout
La deuxième vague du coronavirus est désormais effective en Mauritanie et plus particulièrement à Nouakchott ! La situation sanitaire est critique ! En attestent les chiffres livrés la semaine dernière par le ministère de la Santé qui oscillent entre 200 et 300 cas de contamination et de 5 à 10 décès déclarés au quotidien. De mars 2020 à octobre 2020, le record des contaminations au virus dans le pays est resté à 123 cas/jour.
En comptant ses morts et ses cas quotidiens de contamination, les populations ont cette fois pris la mesure de la situation. Un net changement est observé dans leurs attitudes quotidiennes, avec surtout, le Port du masque qu’elles se sont imposées, en plus du lavage des mains et du respect de la distanciation entre individus.
Bousculade
Sur le plan médical, les nouvelles sont tout aussi alarmantes : de sources dignes de foi, le centre du covid situé sur la route du nouvel aéroport affiche plein. Plusieurs malades du covid ont été évacués à l’hôpital national où sont internés de nombreux ca de fièvres multiples. La pression est forte dans le milieu médical souvent dépassé et largement débordé. Les appareils respiratoires font défaut et le personnel médical se démène autant que faire se peut.. La priorité des soins est accordée aux cas de covid, toutes les opérations chirurgicales dans les centres de santé de la capitale sont suspendues et seuls les services d’urgence poursuivront leurs activités mais avec le minimum de personnel requis pour leur fonctionnement.
Fièvres multiples
En plus de la hantise exercée sur les populations par le covid, le calvaire de fièvres multiples qui plane sur la capitale. Faut-il rappeler qu’il y a trois mois, la fièvre de la vallée du Rift avait été signalée dans les régions centre, est et sud du pays. Cette maladie qui a principalement touché les animaux, a été diagnostiquée auprès de quelques rares personnes qui en seraient contaminées après contact avec le sang ou des organes d’animaux contaminés. La pandémie avait été rapidement maitrisée. Depuis quelques jours, d’autres fièvres sont signalées à Nouakchott. Nombreux sont ceux qui souffrent ces derniers jours de douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête et d’une fatigue générale. Pour certains, cette fièvre est souvent accompagnée de maux de tête, de nausées et de vomissements.
Aucun examen médical n’est encore venu cerner cette pandémie. Dans certains milieux médicaux, on soupçonne le retour de la fièvre –devenue périodique- de la Dengue, le cas contraire du Chikungunya ; deux cas de fièvre à virus qui provoquent de fortes douleurs articulaires souvent invalidantes.
A présent, la situation s’empire de jour en jour. Nombreux sont ceux qui on décidé de déseertr la capitale pour se rendre dans les villes de l’intérieur du pays qui seraient « plus clémentes », aidés en cela par le report au 4 janvier 2021 de l’ouverture des classes.
NH