Dans le cadre des évènement du Forum mondial sur la migration, le ministre de l’Économie et du Développement Durable, M. Abdessalam Ould Mohamed Saleh, a participé, en tant qu’orateur principal, au panel de haut niveau sur l’Éducation intitulé: «Assurer un avenir durable: vers une responsabilité partagée pour défendre le droit à l’éducation et inclure les enfants réfugiés dans les systèmes éducatifs nationaux»
Dans son intervention le ministre de l’Économie a fait le point sur la situation actuelle des réfugiés en Mauritanie, faisant remarquer que celle-ci est très différente de celle de 2019, en raison de l’intensification du conflit au Mali.
Il a indiqué que le nombre actuel des personnes déplacées de force dans le territoire a doublé : plus de 123,000 personnes déplacées de force sont présentes sur le territoire, dont 86% sont installé dans le camp de Mbera au Hodh El Charghi.
Le ministre a ajouté que le caractère prolongé et croissant du déplacement des réfugiés et demandeurs d’asile en Mauritanie appelle une nouvelle approche et des efforts accrus pour leur inclusion éducative, étant donné que l’éducation est un droit humain fondamental.
Il a révélé que l’éducation constitue une priorité sectorielle du pays, dans le cadre de laquelle la Mauritanie a fait d’immenses progrès en matière d’accès à l’éducation avec des taux de scolarisation significatif en 2021.
Toutefois, poursuit le ministre, plusieurs enfants et adolescents sont encore hors du système scolaire, comme le montre le taux net de scolarisation qui est de 80%. Le taux brut de scolarisation de réfugiés est encore plus limité: 38% dans l’enseignement primaire et seulement 8% dans l’enseignement secondaire, d’où l’urgence et la nécessité de mettre en place un dispositif d’ensemble qui offre une éducation de qualité à tous les niveaux.
Dans ce cadre, il a affirmé qu’un contexte favorable s’offre donc pour maximiser la portée des investissements faits dans ce secteur, afin qu’ils profitent à toutes les populations, rappelant que le ministère de l’Éducation travaille étroitement avec le HCR et l’Institut international de planification en éducation (IIPE) de l’Unesco, afin d’évaluer le coût et les modalités de l’inclusion des réfugiés dans le système éducatif national à travers un Plan d’Action Budgétisé (PAB) pour l’inclusion des réfugiés.
Toutefois, la réussite durable de ce plan nécessite un ensemble de conditions que sont : La mobilisation de ressources financières suffisantes : 240 millions sur 10 ans sont nécessaires; L’engagement effectif des communautés réfugiées et hôtes ainsi que des autorités éducatives en visant le renforcement de capacités et la sensibilisation accrue à l’importance de l’éducation en plus de la coordination de tous les acteurs dans le secteur.
Au terme de son allocution, le ministre a souhaité que le Forum et cet évènement permettent à la communauté internationale de produire des éléments concrets pour la réalisation de cet engagement multipartite d’inclusion durable des réfugiés dans les systèmes éducatifs nationaux, dont la Mauritanie est fière de faire partie.
