A la veille de la convocation de l’ancien président mauritanien par la commission d’enquête parlementaire, chargée d’éclairer les mauritaniens sur sa gestion de certains dossiers, une source anonyme fait des révélations de taille sur les relations que la société des travaux agricoles du Maroc (STAM) a entretenues avec le régime d’Ould Abdel Aziz, via un intermédiaire.
Selon des sources concordantes, cette société a remporté plusieurs projets d’aménagements agricoles en Mauritanie avec la complicité de la famille de l’ancien président. Des projets surfacturés et implantés principalement au Trarza, région frontalière avec le Sénégal.
Ainsi, sont cités, le projet Tenyedder, Mbleyl, Rgheywatt, le canal de Rkiz et le barrage d’oued Seguellil en Adrar. Le dernier contrat remporté par STAM s’élève à 35 millions de Dollars.
Cette source vient apporter de l’eau au moulin de la commission d’enquête parlementaire, pour laquelle le groupe parlementaire de l’Union Pour la République (UPR), a demandé l’élargissement des compétences.
Réunis il y a quelques jours à Nouakchott, les parlementaires de la majorité ont décidé de déposer devant le bureau de l’Assemblée nationale, un projet de Résolution modifiant la résolution N° 2020 - 001 du 30 janvier 2020 portant création de la commission d’enquête.
Si cet amendement est voté, il ouvrira la voie à la commission pour enquêter sur d’autres dossiers. En effet, le groupe parlementaire UPR souhaite voir la commission d’enquête se pencher sur le marché d’électricité spécifique à la SOMELEC, des infrastructures (routes, aéroports, ports, aménagements), et certains marchés de la SNIM et sa politique commerciale.
L’élargissement des compétences de la commission d’enquête sera bien accueilli par l’opinion qui ne comprenait pas d’ailleurs pourquoi l’Assemblée avait restreint son choix à seulement sept dossiers.
Créée le 30 janvier 2020, la commission d’enquête parlementaire, comprenant des députés de la majorité et de l’opposition, représentée au Parlement a pour mission d’enquêter sur la gestion de certains projets et patrimoine de l’Etat sous le règne de l’ancien président Aziz.
Ses investigations devraient concerner sept dossiers : l’éclairage des certaines grandes artères de Nouakchott avec de l’énergie solaire, la Sonimex, société à capitaux mixtes d’approvisionnement du marché national en denrées alimentaires, liquidée il y a deux à trois ans, le foncier de l’Etat, en particulier à Nouakchott, le contrat de pêche passé avec la société chinoise Poly Hong Dong, la Fondation Snim et celui de l’extension du Port autonome de Nouakchott (PANPA).
Depuis qu’elle a démarré ses enquêtes, la commission a auditionné plusieurs personnes dont des anciens premiers ministres, des ministres, des hauts fonctionnaires en exercice aujourd’hui. C’est dans ce cadre que le président Aziz, dont la gestion est incriminée, est convoqué, demain jeudi 16 avril.
Le Calame