L’école ouvre ses portes à nouveau dans le courant du présent mois de juin. Les établissements scolaires vont réunir dans un premier temps, les élèves en classe d’examen et leurs enseignants.
Ils seraient près de 223 500 élèves et 45 000 enseignants dans les deux secteurs du public et du privé. Près des deux tiers du corps enseignant provient de Nouakchott, l’épicentre de la maladie dans le pays. Le risque de propagation du virus à partir de l’école est donc non négligeable.
Pour l’heure, rien n’est encore fait pour préparer cette rentrée. A deux semaines de l’ouverture des classes, le temps est venu d’engager des mesures pour protéger l’école et conséquemment, protéger les familles.
Dans les pays qui ont ouvert leurs clases, des protocoles sanitaires ont été élaborés pour définir, entre autres points, l’attitude à avoir si un élève, un enseignant ou un personnel administratif est suspecté ou testé positif à l’école. Il est prévu, dans ce protocole, que chaque établissement doit « prévoir une salle d’isolement marquée, discrète et sécurisée ».
Une fois le cas suspect identifié, le personnel enseignant doit appeler le Samu national ou sur le numéro vert. La cellule d’alerte se charge des premières vérifications, avant d’informer le médecin chef. De même, le tuteur de l’élève doit être informé immédiatement et l’écolier rassuré. Mais il doit aussi être écarté le plus rapidement possible.
« Isoler le cas suspect afin de s’assurer qu’il n’ait aucun contact avec les autres élèves, enseignants et famille », recommandent ces protocoles. S’agissant des éléments d’identification de bas et des informations sur les éventuels cas contacts, l’équipe d’investigation doit attendre l’arrivée du médecin chef et du tuteur légal. Il revient alors au médecin chef ou à l’équipe d’investigation de s’assurer « que l’élève, l’enseignant ou le personnel administratif répond à la définition d’un cas suspect ».
C’est seulement à ce moment que les prélèvements sont effectués et conduit au laboratoire. Si jamais le test s’avère positif, le malade sera conduit dans un centre de traitement. Le service d’hygiène devra se rendre à l’école à la fin des cours pour procéder à la décontamination. La maison de l’élève, l’enseignant ou du personnel administratif sera aussi décontaminée.
Appliqués dans en Europe, ces protocoles ont donné des résultats probants. Au Maroc et en Tunisie, ils ont été repris et ont procuré de grandes satisfactions. Au Sénégal, ce fut l’échec. Prévue le 2 juin 2020, la reprises des cours a été finalement reportée la veille in extrémis. Des enseignants ont été testés positifs, mais plus, l’école sénégalaise n’était pas prête : manque de gel, de savons, de masques et à de nombreux endroits, manque tout simplement d’eau pour assurer le lavage des mains.
Et la Mauritanie ? A-t-elle réellement les moyens de rouvrir ses classes ? ? A-t-elle mesuré les risques si le pire survenait ? Est-on sûr de pouvoir assuré le minimum requis qui est la disponibilisation de l’eau courante partout ? La réponse est NON !
Il faut le dire tout de go, nous n’avons pas les moyens d’assurer une réouverture des classes, au moins, pour le moment. Nous sommes même loin de pouvoir garantir à nos enfants et à notre école, la sécurité qu’il faut.
Ce qui est en tout cas sûr, c’est qu’au niveau des établissements du privé, les administrations sont entièrement désarmées face à la pandémie, alors qu’elles comptent accueillir des centaines de milliers d’élèves en classes d’examen. Au niveau du public, la situation n’est pas forcément meilleure… Alors « ce que l’on va gagner en rouvrant l’école vaudra-t-il ce que l’on va perdre ? »
NH